3.2 Sexisme
Houria Bouteldja dénonce le féminisme blanc-universaliste et promeut plutôt un « féminisme décolonial », qui se traduit par une compréhension plus dialectique des rapports de pouvoir qu’ils soient de race, de classe ou de genre et par la prise en compte des masculinités subalternes non blanches.
Sur le plateau de l’émission Ce soir (ou jamais !) du 18 mars 2016, le politologue de gauche Thomas Guénolé invective Houria Bouteldja et l’accuse de soutenir l’idée, dans son livre Les Blancs, les Juifs et nous : vers une politique de l'amour révolutionnaire, que « si une femme noire est violée par un noir, c'est compréhensible qu'elle ne porte pas plainte pour protéger la communauté noire ».
Il s’agit d’une pure diffamation. Dans son livre, l’autrice revient sur un sentiment largement partagé chez les femmes Noires états-uniennes qui est la volonté de ne pas dénoncer à la police un conjoint pourtant auteur de violences conjugales afin de ne pas « envoyer un Noir de plus en prison ». Le propos d’Houria Bouteldja est descriptif et non pas prescriptif. En effet, loin d’encourager les femmes non-Blanches à taire les violences qu’elles peuvent subir, elle se borne ici à décrire un état de fait, une certaine solidarité intra-communautaire, pour mieux souligner l’influence de la « race » dans les rapports sociaux et les impensées du féminisme blanc-universaliste à ce sujet.
À ce titre, Éric Hazan, éditeur de l’ouvrage, a réagi en qualifiant d’« élucubrations » les accusations portées par Thomas Guénolé.