Les Blancs, les Juifs et nous, vers une politique de l'amour révolutionnaire
Le livre Les Blancs, les Juifs et Nous, vers une politique de l'amour révolutionnaire est le premier essai d'Houria Bouteldja. Il est publié aux éditions La fabrique en 2016. Le lien vers la page du livre sur le site de La fabrique est disponible ici.
Description de l'ouvrage par la maison d'édition :
Ce livre est un cri – pas un cri de guerre, plutôt un cri de paix. Plus exactement, c’est une série de claques alternant avec des caresses. Appliquées à qui ?
Aux Blancs « de gauche » munis d’une bonne conscience anticolonialiste mais qui restent dans le grand camp blanc : Sartre, sioniste jusqu’au bout, par opposition à Genet qui se fout d’Hitler et pour qui Dien Bien Phu n’est pas une défaite.
Aux Juifs, « qui me rappellent tellement les Arabes ». Explication : « Ce qui fait de vous de véritables cousins, c’est votre rapport aux Blancs… On ne reconnaît pas un Juif parce qu’il se déclare Juif mais à sa soif de vouloir se fondre dans la blanchité, de plébisciter son oppresseur et de vouloir incarner les canons de la modernité. Comme nous. » Et Houria Bouteldja propose aux Juifs de sortir ensemble du ghetto.
Aux femmes indigènes : « Je n’ai rien à cacher de ce qui se passe chez nous. Du meilleur au plus pourri. Dans cette cicatrice, il y a toutes mes impasses de femme. L’honneur de la famille repose sur la moustache de mon défunt père que j’aime et que la France a écrasé. »
À nous les Indigènes : « Indigènes de la république, nous le sommes en France, en Europe, en Occident. Pour le Tiers-Monde, nous sommes blancs. La blanchité n’est pas une question génétique. Elle est rapport au pouvoir. Déjà les frères que nous avons abandonnés là-bas nous regardent d’un œil oblique. Nous devons assumer notre part du crime. Dit de manière euphémisée, notre intégration. »
Car Houria Bouteldja ne travaille pas en surplomb : « Pourquoi j’écris ce livre ? sans doute pour me faire pardonner mes premières lâchetés de cette chienne de condition indigène. » Avoir honte de soi, « c’est comme une deuxième peau. Les Arabes, c’est la dernière race après les crapauds, disait mon père, une phrase qu’il avait sûrement entendue sur un chantier et qu’il a faite sienne par conviction de colonisé. »
Un livre à lire d’urgence, qui aide sans complaisance à comprendre les événements actuels.