3.4 Homophobie

Houria Boutedlja dénonce la prétendue universalité de l’identité politique LGBT, dans la mesure où, s’il peut y avoir des pratiques homosexuelles dans les quartiers indigènes, cela ne se manifeste pas par une revendication identitaire politique. Il doit ainsi être rappelé que les identités LGBT sont un phénomène nouveau et situé, puisqu’elles naissent en Europe au XXe siècle.

Elle s’oppose également à l’injonction faite aux hommes indigènes homosexuels de faire leur coming out. Selon elle, « Les Blancs, lorsqu’ils se réjouissent du coming out du mâle indigène, c’est à la fois par homophobie et par racisme. Comme chacun sait, “la tarlouze” n’est pas tout à fait “un homme”, ainsi, l’Arabe qui perd sa puissance virile n’est plus un homme ».

Elle critique enfin l’impérialisme gay, qui consiste à imposer, parfois sous la contrainte, un modèle de société LGBT-friendly à des groupes ou des peuples, alors que ce modèle n’est pas universel.

Par ailleurs, ses détracteurs lui reprochent régulièrement de s’être réjouie, dans son livre Les Blancs, les Juifs et nous : vers une politique de l'amour révolutionnaire, de l’assertion de Mahmoud Ahmadinejad selon laquelle « Il n’y a pas d’homosexuels en Iran ». Mais une simple lecture de l’ouvrage suffit à comprendre qu’elle ne soutient pas la répression des homosexuels en Iran mais loue le fait que le président iranien ait énoncé un mensonge aussi éhonté que tous les mensonges tenus depuis toujours par les dirigeants occidentaux, leur tenant tête par là-même.