1 Biographie

Commencements

Son premier engagement remonte au projet de loi d’interdire le voile à l’école.

Après avoir tout d’abord participé au « collectif Une école pour tou-te-s » (CEPT) avec Christine Delphy, Pierre Tévanain Ismahane Chouder et d’autres, elle crée le collectif « les Blédardes », en réaction au discours de Ni putes ni soumises.

Elle promeut alors l’idée d’un « féminisme paradoxal » se traduisant par une solidarité des femmes issues de l’immigration « post-coloniale » avec les hommes de leurs communautés, également dominés par le patriarcat blanc et premières cibles du racisme institutionnel.

Les Indigènes de la République

En 2003, elle fait la rencontre de Youssef Boussoumah, coordinateur des Campagnes civiles internationales pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP) et, en 2004, de Sadri Khiari, militant et politologue tunisien avec qui elle co-fondent le « Mouvement des Indigènes de la République » (MIR), dont l’appel « Nous sommes les indigènes de la République ! » paraît en janvier 2005. Houria Bouteldja en devient la porte-parole.

Le MIR, devenu le Parti des Indigènes de la République (PIR) en 2010, dénonce le passé-présent colonial de la France et s’attaque à l’impérialisme et au racisme de l’hexagone, dont sont victimes aussi bien les peuples du Sud que les populations issues de l’immigration « post-coloniale ».

Sa liberté d’expression en France est restreinte. Ainsi, alors qu’elle était invitée en 2017 à participer à un séminaire d’études décoloniales organisé à l’Université de Limoges, le président de cette dernière, sous la pression politique, annule sa venue, à la suite de quoi la Ministre de l’enseignement supérieur appellera les universités « à la vigilance ». A l’inverse, à l’étranger, Houria Bouteldja a été reçue avec les honneurs dans les prestigieuses universités de Berkeley, de Brown, d’Atlanta, de Rutgers, la New School de New-York (États-Unis), de la Humboldt Universität (Allemagne), de Complutense (Espagne), de Naples (Italie), d’Helsinki (Finlande), de l’UAM (Mexique), de l’UQAM (Québec), de l’ULB (Belgique), de SOAS (Grande-Bretagne), de Coimbra (Portugal), d’Adélaïde et de Melbourne (Australie)…

Elle co-organise, avec le Decolonial International Network (DIN), la conférence internationale « Bandung du Nord » qui s’est tenue en mai 2018 à la Bourse du travail de Saint-Denis. Des figures historiques étasuniennes de l’antiracisme y ont participé, à l’instar d’Angela Davis ou de Fred Hampton Jr. Ainsi que de très nombreux militants décoloniaux venus des pays du Nord global comme le Canada, le Portugal, l’Espagne, la Belgique, la Grande-Bretagne…

Depuis 2020

Elle démissionne du PIR en octobre 2020, actant que le parti, acculé de toutes parts et isolé, est arrivé à la fin d’un cycle.

Elle poursuit néanmoins sa vie militante en participant aux activités du QG Décolonial et du média Paroles d’Honneur.